Il est surprenant de découvrir un tel relief montagneux enneigé toute l’année à cette latitude méridionale (dans la province de Grenade) : l’image de l’imposante Sierra Nevada dominant les remparts de l’Alhambra est du reste un classique ! Cette cordillère dont les monts surplombent Grenade est, après les Alpes, la chaine de montagnes la plus haute d’Europe. Les paysages de haute montagne entrecoupés de vallées encaissées et de profonds ravins ainsi qu’une station de sports d’hiver (la localité de Pradollano qui ne revêt aucun charme particulier) comptent au nombre de ses attraits. La moitié de sa superficie est une zone protégée dans le cadre d’un Parc national.

Dénommée Solayr « la Montagne des Neiges » par les Arabes, la sierra Nevada est composée de deux parties : le versant nord, communément appelé sierra Nevada, et le versant sud nommé Las Alpujarras. Cette impressionnante montagne s’étire sur plus de 90 km, et occupe une superficie de plus de 170000 ha (86208 ha pour le Parc national). Les neiges et les glaces éternelles ont érodé au fil su temps cette jeune chaine montagneuse, polissant ses sommets, adoucissant ses contours. Ses quatorze pics dépassent les 3000 m d’altitude, culminant dans la partie la plus occidentale ave le Mulhacén (3482 m), le Veleta (3394 m) et l’Alcazaba (3371 m).

D’après la légende, le plus haut sommet de la péninsule doit son nom au père de Boabdil (le dernier, malchanceux roi de la Grenade musulmane), le roi Abd ul-Hassan, appelé aussi Moulay Hassan. Il était amoureux d’une belle chrétienne, Isabel de Solís, dite Zoraya, qui, après la mort du roi au château de Mondújar, l’aurait fait enterrer sur le plus haut sommet de la sierra, hors d’atteinte de ses ennemis. Son tombeau, après plus de cinq siècles, reste encore inaccessible et mystérieux.