L’actuelle église Santa Maria la Blanca de Séville occupe l’emplacement d’une des quatre anciennes synagogues du Quartier Juif de notre ville. Malheureusement, après la définitive expulsions de la communauté juive en 1492 avec le honteux « Edit de Grenade », les anciens temples israélites furent détruits où, comme dans notre cas, transformés en églises catholiques.

Aujourd’hui, on peut encore deviner quelque témoignage de son passé. Par exemple, en face de l’actuelle église, dans la cave de l’ancien bar « El Cordobés » (actuellement fermé) on peut y trouver les restes d’un « Mikvé », le bain rituel utilisé pour l’ablution nécessaire aux rites de pureté avant d’entrer dans la synagogue.
Quand vous entrerez dans l’actuel édifice chrétien, vous noterez immédiatement le plafond très bas : en effet, c’est encore celui de l’ancienne synagogue, quand les temples juifs devaient être très discret et ne pas dépasser la hauteur des immeubles catholiques. Aussi le périmètre du bâtiment, ces murs et l’emplacement de la porte d’entrée sont restés les mêmes de cette époque.
En autre, c’est encore visible l’antique « Arche Sainte » : en général, c’est une armoire ou une petite pièce décorée où étaient conservés les rouleaux de la Torah, fermée par des portes et par un rideau. Cette petite structure rappelle l’Arche d’alliance de la tradition biblique, transportée par les Israélites depuis le désert du Sinaï et qui contenait les tables des dix Commandements. L’ « Arche Sainte »  est toujours située de telle sorte qu’en se tournant vers elle pour prier, les membres de la communauté se tournent vers Jérusalem. Même si actuellement la pièce a été transformée en chapelle (à la gauche du maitre autel) on peut encore reconnaitre son ancienne fonction et son orientation vers l’Est.
Puisse sa mémoire être une bénédiction.